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Avoir trop de passions…

J’ai toujours ce sentiment d’urgence que je vais manquer de temps pour apprendre et maîtriser tout ce qui m’intéresse.

Quand j’étais petite, je me souviens que ma mère me disait souvent que j’aimais essayer plusieurs choses, mais que je n’arrivais jamais à me limiter qu’à une seule activité. J’ai donc fait des cours de piano pendant 3 ans, acheté une guitare électrique (oh boy – depuis j’ai troqué l’électrique pour l’acoustique) et apprise par moi-même, joué au soccer, joué au golf et essayé une multitude de choses entre tout cela, sans jamais être en mesure de ne choisir qu’une seule activité. Étrangement, c’est souvent ce que je maîtrisais le moins qui m’intéressait le plus.

Lorsqu’est venu le temps de choisir dans quel domaine j’allais étudier à l’université, ça a été un gros casse-tête. J’avais le sentiment qu’en ne choisissant qu’un programme, je passais à côté de tous les autres. J’ai donc opté pour un baccalauréat en communications, option publicité. Malheureusement, une fois débuté, j’avais l’impression que je perdais du temps à apprendre des choses qui ne me serviraient jamais, alors que j’aurais pu mettre ce temps à profit à faire autre chose. J’avais toujours ce discours de ma mère que je ne finissais pas ce que je j’entreprenais, alors j’ai « tenu bon ». 3 ans. Je me suis ensuite lancée dans une maîtrise en gestion des entreprises pour pouvoir toucher à des domaines plus variés. Contrairement au bac, j’avais enfin le sentiment que j’avais trouvé ma voie. J’avais la chance de toucher à plusieurs domaines, à passer du temps avec des étudiants venant de toutes les facultés, de partout dans le monde. J’ai beaucoup appris et mes deux années ont passé beaucoup trop vite à mon goût.

Une fois sur le marché du travail, j’essayais de garder cette cadence en continuant à me former sur des sujets qui m’intéressent. Heureusement, les outils pour apprendre se multipliaient et j’en ai profité! J’ai découvert avec le temps que je suis plus efficace quand j’apprends en autodidacte que dans un cadre formel. Partout où je suis passée, je devenais une ressource que les gens venaient voir pour toutes les autres questions auxquelles on ne sait pas à qui demander. Ma motivation c’est toujours de trouver LA façon de faire ou la solution et je me suis développé un bon réseau de contacts et de ressources lorsque je n’ai pas la solution (légal, environnement, SST, informatique, base de données, physique, ingénierie et j’en passe). Je me suis inscrite au certificat en programmation informatique (pas que je voulais changer de domaine, je voulais juste mieux comprendre le sujet), en formation en immigration canadienne (pour mieux maîtriser le recrutement international), en design graphique, en marketing, en création et gestion de base de données, et en plein d’autres sujets entre tout cela. Ça semble éparpillé, mais avec le temps j’ai accepté le fait que j’ai trop de passions, et dans ma tête, mon parcours est parfaitement clair. Je suis la personne intense qui se réveille à 3 heures du matin (allo insomnie chronique) pour trouver comment faire telle ou telle chose avec Power Automate pour automatiser ma liste Sharepoint ou pour aider un de mes clients à être plus efficace (une autre de mes passions!).

J’ai eu de la chance. On ne m’a jamais vraiment « enfermée » dans un poste bien cadré. J’ai toujours pu exploiter d’autres de mes passions au sein des postes que j’ai occupés, et les entreprises pour lesquelles j’ai travaillé l’ont rapidement compris et mis à profit en m’ajoutant des départements sous ma responsabilité. Je ne pourrais pas être enfermée dans un poste avec un titre avec la peur de dépasser le cadre. J’ai besoin de toucher à plusieurs domaines, c’est plus fort que moi sinon j’étouffe. Un de mes anciens patrons m’avait déjà dit: il y a des gens faits pour les « start-ups », d’autres faits pour les opérations. Pour avoir vécu les deux, je suis clairement une personne de start-ups, motivées par la page blanche et par le fait que tout est à construire et que toutes les avenues sont possibles. J’aime créer de 0. Ça fait d’ailleurs partie de mon travail quotidien:) 

En discutant avec un ami il y a quelques mois, je lui expliquais que j’aurais pu être à l’école toute ma vie, parce que j’ai l’impression de manquer de temps pour apprendre des choses. Il me racontait que sa mère qui a autour de 70 ans, en est justement à sa 3e maîtrise (dans des domaines qui n’ont tous rien à voir les uns avec les autres). Je me dis que ça pourrait être moi. Qu’à 70 ans, je n’aurai pas fini de découvrir de nouvelles passions et qu’un jour je vais manquer de temps.

Tout ça pour dire que bien qu’il est important d’établir un cadre avec des postes précis au sein de votre entreprise, soyez attentifs à vos employés qui ne semblent pas correspondre à un cadre précis. Ils pourraient vous étonner si vous leur donnez un peu de latitude.